Pour nourrir la planète aucune solution ne doit être exclue d'emblée
Interview de Sylvie Brunel
Source : lemonde.fr 16.10.2012
Eléonore : Quels sont les problèmes posés par l'agriculture aujourd'hui en matière de nourriture ? Trop de personnes à nourrir mais pas assez de production ? Prix trop élevés ? Autres ?
Sylvie Brunel : Le problème principal, c'est que la majorité des agriculteurs vivent dans l'incertitude et l'insécurité. L'incertitude en matière climatique, et cela concerne autant les pays riches que les pays pauvres, on l'a bien vu cet été avec les Etats-Unis ; et l'incertitude économique en raison de l'extrême volatilité des prix.
Entre le moment où vous plantez et le moment où vous récoltez, tout peut arriver. Mais on ne peut pas dire qu'il y a trop de personnes à nourrir sur la Terre. Si la nourriture produite pouvait être accessible aux pauvres, personne ne souffrirait de la faim. Le problème est plus une question d'accessibilité que de disponibilité, mais dans les pays pauvres, les agriculteurs produisent trop peu, et les urbains n'ont pas toujours les moyens d'acheter de la nourriture.
Achour : Comment pourrait-on assurer l'autosuffisance alimentaire dans le monde alors que les semences, par exemple, en ce moment même, sont monopolisées par les grands laboratoires agronomiques, empêchant les agriculteurs du tiers-monde de reproduire ou utiliser une semence plusieurs fois ?
Sylvie Brunel : Le problème des agriculteurs du tiers-monde, c'est l'inverse : généralement, ils n'ont pas de semences dites certifiées qui leur assurent des rendements élevés. Les rendements céréaliers dans les campagnes traditionnelles ne dépassent pas une tonne à l'hectare, ce qui est un drame pour ceux qui comptent sur leurs récoltes pour se nourrir. Tous les agriculteurs africains vous diront que leur manque, c'est d'avoir une agriculture productive. Ils sont prêts à payer les semences si celles-ci leur permettent de s'arracher à la précarité.
Dans la plupart des pays, personne n'empêche l'agriculteur de réutiliser ses semences de ferme, mais il ne le souhaite pas forcément, car elles sont très peu productives. Un exemple très concret : le maïs. Quand on resème les semences de ferme, c'est une tonne à l'hectare, quand on peut se procurer des semences certifiées, c'est entre 5 et 10 tonnes à l'hectare.
Visiteur : Nourrir le monde durablement est-ce donc une histoire de production ou de répartition ?
Sylvie Brunel : Les deux. Production et répartition vont de pair. Pour pouvoir répartir, il faut produire suffisamment ; mais les prix doivent être à la fois rémunérateurs pour les agriculteurs – deux tiers de ceux qui souffrent de la faim sont des ruraux –, mais ils doivent être aussi accessibles en ville à ces citadins qui consacrent 80 % de leurs revenus, dans les bidonvilles, à acheter de la nourriture.
Tout cela passe par ce que j'appelle les cinq P essentiels : la paix, la pluie (ou les pluies si la pluie n'est pas au rendez-vous, donc l'irrigation), les prix, ce qui signifie de bonnes politiques, donc une protection des agriculteurs face à la volatilité des marchés mondiaux. Je pourrais même ajouter un 6e P, qui est la propriété. Sans sécurité foncière, il est difficile de travailler pour améliorer sa terre.
Frank : Quelle définition donnez-vous du concept d'agriculture durable (dans le texte original de Rio : "sustainable agriculture") ?
Sylvie Brunel : L'agriculture durable doit répondre aux mêmes exigences que le développement durable, c'est-à-dire créer des richesses pour les populations qui cultivent la terre et les territoires sur lesquels ils vivent ; assurer la pérennité et la transmissibilité des exploitations agricoles, tout en entretenant les paysages et la qualité de vie, c'est-à-dire concilier produire, répartir, préserver.
Marjolein : Il y a un débat sur l'impact des spéculateurs institutionnalisés sur les prix d'alimentation. Pensez-vous qu'une réglementation plus stricte, comme l'a proposé la France dans le G20, aura un vrai impact sur les prix d'alimentation dans les pays pauvres ?
Sylvie Brunel : La spéculation s'est emparée des marchés agricoles particulièrement depuis le début des années 2000, dans un contexte de tensions sur les prix alimentaires et de démantèlement des stocks régulateurs. La volonté du G20 de créer une gouvernance mondiale agricole me paraît aller dans le bon sens. L'agriculture est un secteur spécifique qui ne peut pas être livré à la loi du marché.
André : La sécurité alimentaire est l'un des six volets de la sécurité retenus par le Programme des Nations Unies pour le développement. Comment assurer cette sécurité alors que les émeutes alimentaires seront de plus en plus fréquentes ?
Sylvie Brunel : Rappelons tout d'abord la définition de la sécurité alimentaire : avoir accès à tout moment, en tout lieu et pour toute personne, à une nourriture saine, suffisante, accessible, et acceptable culturellement.
L'insécurité alimentaire n'est pas une fatalité. Chaque fois qu'un pays a décidé de mettre en place une politique alimentaire digne de ce nom, c'est-à-dire de rémunérer correctement ses paysans, de les respecter tout en organisant en ville la possibilité pour les citadins de se nourrir à la fois avec des productions internes mais en jouant aussi sur les échanges internationaux, ce pays a très vite constaté une amélioration très nette de sa situation nutritionnelle.
Les émeutes de la faim sont dues à la tentation qu'ont eue un certain nombre de gouvernements de s'adresser prioritairement aux marchés internationaux pour alimenter leurs villes, en jouant sur les bas prix de la nourriture dans les années 1990, et en percevant au passage des taxes à l'importation bienvenues dans un contexte de difficultés financières.
Louise : Vous êtes-vous penchée sur la question des lobbies ? Comment lutter contre Monsanto ? Les ONG n'y parviendront pas et comme d'habitude, la politique ne se mêle pas des affaires économiques. Alors que faire ?
Sylvie Brunel : Je pense que pour faire face à l'insécurité alimentaire mondiale, il ne faut pas stigmatiser les industries agroalimentaires et les firmes semencières. Monsanto, comme d'autres grandes firmes, ont joué un rôle essentiel dans l'accès des pays pauvres à des semences plus productives et des rendements plus élevés que l'autosubsistance précaire où vivaient de nombreux paysans. Mais il est certain qu'il faut, face à ces grandes entreprises, des contre-pouvoirs efficaces et des cadres législatifs solides.
C'est le rôle des pouvoirs publics, des ONG, de la presse, mais aussi des groupements paysans : coopératives, syndicalisme agraire, tout ce qui permet au monde agricole de s'organiser pour pouvoir faire entendre sa voix. Trop souvent, les agriculteurs ont été enfermés dans un isolement politique et économique qui ne leur permettait pas de s'organiser en contre-pouvoir.
Thomas : Donc vous soutenez Monsanto ?
Sylvie Brunel : Je n'ai aucun parti pris de quelque nature que ce soit, j'observe simplement le rôle que les grandes firmes semencières – et Monsanto est une des premières firmes semencières mondiales – dans la mise en place des révolutions vertes, dans l'amélioration de la recherche agronomique, que le secteur public n'a pas toujours les moyens de financer, et la façon dont ces firmes semencières ont pu, dans certains pays, passer des partenariats avec les Etats pour organiser la distribution de semences et d'intrants à l'échelle d'un territoire.
Eline : Ne pensez-vous pas qu'il devrait y avoir une régulation des marchés au niveau local ou national plutôt qu'au niveau mondial ?
Sylvie Brunel : La régulation doit s'organiser aux trois échelons. Au niveau international, car l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) le rappelle, il faut des stocks de sécurité face aux grandes crises climatiques. Seule la possibilité de lâcher rapidement des céréales en cas de crise alimentaire permet d'éviter la survenue d'une famine. Mais les Etats ont un rôle plus important encore, à l'échelle régionale, par exemple l'Europe ou l'Afrique de l'Ouest, et à l'échelle nationale pour permettre que s'opère un rééquilibrage entre régions excédentaires et régions déficitaires.
Il est rare en cas de pénurie alimentaire que la nourriture ait totalement disparu d'un pays. Pour permettre ce rééquilibrage, la constitution de stocks locaux, l'amélioration des infrastructures de transports, le financement de filières de distribution sont les moyens les plus efficaces pour faire cesser les crises alimentaires, qui ne doivent plus rien aujourd'hui à la fatalité.
Patrick : Concernant la faim dans le monde et le futur, certains envisagent la production massive d'insectes dans le but de compléter les carences alimentaires. Une bonne solution selon vous ?
Sylvie Brunel : Un des principaux freins à la production d'insectes, qui fournissent effectivement dès aujourd'hui dans un certain nombre de pays une source de protéines rapides à produire et peu coûteuses, ce sont les freins culturels. Il ne faut pas sous-estimer l'ampleur de ces freins. Dans les années 1970, on prétendait que des pilules miracles permettraient d'éradiquer la faim. La nourriture relève d'un grand nombre de facteurs, parmi lesquels la dimension culturelle occupe une place essentielle. Et un régime alimentaire équilibré et satisfaisant au corps comme à l'esprit doit présenter aussi une dimension de plaisir. La nourriture est aussi une fête.
Rolux : L'agriculture est aujourd'hui mise en cause pour ses gaspillages de l'eau et les pollutions qu'elle entraîne (nitrates notamment). Quels systèmes peuvent être mis en place pour réduire ces effets négatifs ?
Sylvie Brunel : Nous devons mettre en œuvre, dans tous les pays, une agriculture de précision. Une agriculture qui optimise l'utilisation des intrants, de l'eau, des produits de traitement contre les ravageurs, des engrais, pour obtenir le maximum de produits avec le minimum d'impact environnemental. Une agriculture bien pensée est une agriculture créatrice de paysages agréables, de biodiversité nourricière et une agriculture, bien sûr, car c'est sa première vocation, qui nourrit à la fois ceux qui la pratiquent et ceux à qui elle s'adresse.
JR : Vous ne parlez pas du problème des pesticides, pourquoi ?
Sylvie Brunel : Les Africains utilisent le terme de "cides". J'aime beaucoup ce mot, qui n'a pas la charge négative du mot "pesticides", devenu presque un "gros mot" dans nos sociétés. Ils déplorent d'en manquer cruellement, sont obligés d'envoyer les enfants dans les champs pour chasser les oiseaux, ramasser les chenilles et veiller à ne pas perdre leurs récoltes.
Il y a trente ans, l'agriculture, toute au souci de faire face à l'explosion démographique, en a utilisé beaucoup, trop sans doute. Aujourd'hui, à la fois parce que les pesticides coûtent cher dans un contexte de hausse du prix du pétrole, mais aussi parce que leurs externalités négatives ne sont plus acceptées par une société qui a oublié ce qu'était la peur de manquer, ils sont l'objet d'une remise en question brutale.
Le plan Ecophyto 2018 en France prévoit de réduire leur utilisation de moitié d'ici six ans. Les agriculteurs français ne sont pas contre, mais ils veulent simplement qu'on leur indique les bonnes molécules, de façon à ne pas perdre leurs récoltes. Il faut désormais des certificats d'homologation pour les utiliser, et je déplore que beaucoup de néoruraux, voire de citadins, emploient généreusement chez eux des produits qu'un agriculteur n'oserait jamais verser sur ses cultures.
Mathilde : Vous dénoncez l'isolement économique et politique des agriculteurs et vous dites qu'il ne faut pas stigmatiser les grandes firmes... N'est-ce pas contradictoire dans la mesure où ces dernières ont entraîné l'exclusion de ces agriculteurs ?
Sylvie Brunel : C'est une question délicate, parce qu'un agriculteur seul est toujours un agriculteur spolié. Mais un agriculteur qui ne bénéficie pas de techniques modernes est tout aussi vulnérable. Je pense qu'il ne faut pas opposer les grandes firmes agroalimentaires ou semencières, et le monde rural. Même les agricultures qui se veulent les plus "naturelles" ont besoin de semences et de plantes qui correspondent à leurs attentes.
Quand vous feuilletez le catalogue d'un semencier, vous êtes émerveillé par la diversité des produits mis à la disposition des agriculteurs. Les plantes que nous cultivons aujourd'hui n'ont rien à voir avec celles que cultivaient nos grands-parents, tant elles ont été travaillées, améliorées en termes de qualité nutritionnelles, pourcentage de protéines, résistance à la verse... Sans compter le goût. On déplore souvent l'uniformité des cultures, il suffit d'aller dans un hypermarché ou chez un petit producteur pour admirer la grande diversité de notre agriculture aujourd'hui et la qualité de nos produits, qui font de la France, malgré ses petits 5 % de la superficie agricole mondiale, l'un des tout premiers pays sur le plan de l'agriculture et de la gastronomie mondiales.
Eline : Le FMI et la Banque mondiale n'ont-ils pas eu un rôle néfaste en demandant aux politiques des Etats une forte dérégulation ? Et en laissant les marchés sans régulation ?
Sylvie Brunel : Certainement. Pendant la crise de la dette, les Etats ont été incités à ouvrir leurs frontières, déréguler le marché des capitaux, privatiser à tout-va, démanteler les secteurs sociaux. C'était une grave erreur. Pour développer durablement un pays, il faut des services publics efficaces et une agriculture dynamique, protégée, solide, respectée, qui puisse fournir à la fois un marché intérieur et nourrir les villes. Heureusement, le balancier est en train de revenir à une vision moins libérale de l'économie mondiale.
Visiteur : Pus de 400 fermes disparaissent chaque semaine en France, la spéculation sur le foncier agricole est une réalité. Qu'en pensez vous ?
Sylvie Brunel : Oui, je suis d'accord, c'est un drame. Les agriculteurs occupent 60 % du territoire français, tout devrait être mis en œuvre pour préserver l'emploi dans les campagnes. Malheureusement, nous perdons chaque année 60 000 hectares de bonnes terres agricoles, l'équivalent d'un département tous les sept ans, et le corollaire de la difficulté pour un certain nombre d'agriculteurs de vivre aujourd'hui décemment de leur travail, c'est l'agrandissement constant des exploitations, qui s'effectue au détriment des plus vulnérables, et qui est la condition du maintien de la compétitivité de ces exploitations dans un environnement de plus en plus difficile.
Toutes les questions que pose aujourd'hui le monde rural sur le nécessaire allègement des charges, sur le soutien à la mutation écologique aujourd'hui attendue des campagnes, sur la nécessité de ne pas démanteler le pacte qui avait uni la France à ses agriculteurs au lendemain de la seconde guerre mondiale sont légitimées, et malheureusement ne sont pas toujours entendues par une société qui a tendance à les accuser injustement d'être des pollueurs ou des empoisonneurs. Ce que je trouve personnellement absolument inadmissible.
Joanna : Que pensez-vous de la PAC ? Pensez-vous que la France doit cesser de "donner" aux agriculteurs ? D'autres investissements ne seraient-ils pas plus judicieux ?
Sylvie Brunel : L'agriculture est un secteur où il faut des investissements considérables pour un prix unitaire de la marchandise obtenue très faible. Si la France ou l'Europe cessent de soutenir leurs agriculteurs, nous serons obligés d'importer, de très grands pays où les conditions sociales et environnementales sont beaucoup moins exigeantes que les nôtres, des quantités croissantes de nourriture. Quand un secteur économique est le deuxième employeur d'un pays et qu'il occupe 60 % du territoire, qu'il crée des paysages et contribue à la richesse d'un pays, je crois qu'on ne l'aide jamais assez.
Raphaël : Quelle est votre position par rapport aux OGM ? Pourraient-ils être une partie de la solution pour nourrir la planète ?
Sylvie Brunel : Pour nourrir la planète, aucune solution ne doit être exclue d'emblée, et à mon sens, toutes les formes d'agriculture sont nécessaires en fonction des contraintes climatiques et des territoires. Voilà pourquoi je n'ai pas, à propos des OGM, une position tranchée. Je constate que certains pays, en Asie notamment, mais aussi en Afrique, ont décidé d'y faire appel, alors que l'Europe s'est positionnée en forteresse anti-OGM. Je pense que nous devrions aborder cette question avec plus de sérénité et nous demander pourquoi d'autres nations, qui ne sont pas plus stupides que nous et qui comptent beaucoup de paysans, leur accordent leur confiance.
Marie : Le bio permet-il de nourrir la planète ?
Sylvie Brunel : Le bio est une solution très intéressante pour nourrir des populations qui ont un certain pouvoir d'achat et qui cherchent des relations de proximité avec des agriculteurs partenaires. Mais il faut dire aussi qu'il produit moins, demande plus de main-d'oeuvre, et ne permet pas de conserver longtemps les aliments.
Aussi le bio ne peut pas être une solution universelle, sauf, et je cite la FAO, si l'on pouvait hisser les 1 300 millions d'agriculteurs du Sud aux standards très exigeants du bio. Ce n'est pas le cas aujourd'hui, et les grandes métropoles, comme la nécessité de nourrir à bas prix des populations très pauvres, font qu'il ne peut pas être considéré aujourd'hui comme une solution exclusive.
Pierrot: Qu'attendez-vous des Rendez-Vous de l'Histoire à Blois consacrés cette année aux paysans ? Vous allez inaugurer cette 15e édition. Quel message allez-vous faire passer ?
Sylvie Brunel : Je suis très heureuse que les Rendez-vous de l'Histoire de Blois mettent à l'honneur les paysans. Dans un monde gagné par la frénésie du high-tech, nous avons oublié l'essentiel : ceux qui nous nourrissent. Et d'ailleurs, eux aussi sont tout à fait capables de high-tech !
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Sylvie Brunel est géographe, économiste et écrivain, spécialiste des questions de développement. Elle travaille depuis la fin des années 1980 sur les questions de la faim et notamment sur la problématique des famines, qui constitue le sujet de son habilitation à diriger des recherches en géographie et de son doctorat d’économie.
Convaincue que la Terre peut nourrir une humanité bien plus nombreuse qu’aujourd’hui, elle montre que les famines actuelles n’ont rien à voir avec la malnutrition (qui est toujours la conséquence de la pauvreté) et sont généralement liées à une volonté politique de soumettre, déplacer ou éliminer des minorités indésirables. Elle plaide pour des politiques agricoles qui garantiraient une juste rémunération et une protection foncière des paysans et ne s’oppose ni aux OGM ni aux agro-carburants,
à condition que leur utilisation soit sévèrement encadrée et orientée dans le sens de l’intérêt général.
Elle a travaillé pendant plus de quinze ans dans l’humanitaire (Médecins sans frontières, Action contre la faim), domaine qu’elle a critiqué dans un roman dénonçant notamment la dérive marchande de certaines ONG. Elle a publié une vingtaine d’ouvrages consacrés au développement, en particulier aux questions de famine. Elle est aujourd’hui professeur des universités à Paris IV-Sorbonne et administratrice de la Société de géographie et de la Fondation pour l’agriculture et la ruralité dans le monde (FARM).
Extrait de la bibliographie de Sylvie Brunel